Les chiens, au contraire des chats, vivent en hiérarchie. Pour y arriver, parfois, des conflits sont indispensables. C’est le cas quand le jeune chien arrive à la puberté, lors d’acquisition d’un nouveau chien adulte, etc.
Les conflits sont des comportements structurés, constitués de menaces, d’attaques et d’apaisement lors de soumission d’un des adversaires. Pour que tout se réalise proprement, il faut que les deux chiens ne souffrent pas de pathologie comportementale. S’ils sont sains d’esprit et d’émotion, ils respecteront les règles de bonne conduite canine.
Les menaces sont extrêmement bruyantes. Il s’agit d’un réel bluff. Elles suffisent parfois. Si elles sont insuffisantes, les chiens se dressent l’un contre l’autre. Ils tentent de s’attraper la tête, la nuque, les oreilles, parfois une patte avant – le but est de faire tomber l’autre. Le chien qui chute a généralement perdu. Parfois il se relève et se relance à l’assaut. Les prises à pleines dents font des trous ci et là; c’est la règle. Un bon combat laisse des cicatrices. Les machos en sont fiers. Une fois qu’un des combattants s’immobilise, le combat s’arrête. Le vainqueur ne peut plus mordre le vaincu. Tout s’arrête. Les chiens se calment, s’apaisent mutuellement d’un coup de langue et retournent à leurs occupations ou se mettent à jouer, voire à dormir ensemble.
Si le combat ne s’arrête pas, (au moins) un des chiens est pathologique et nécessite un traitement médical et comportemental. Si les propriétaires interviennent, le combat suivant sera pire. Il faut donc laisser les chiens normaux produire leurs combats ritualisés et – si nécessaire – s’en aller, laissant les chiens régler seuls leurs conflits.
Dr Joel Dehasse