La puce électronique
C’est la période des puces, oui, mais aussi des puces électroniques. De tous les systèmes d’identification, c’est le plus fiable, le seul qui soit infalsifiable et d’une durée garantie pour la vie de l’animal. Au moment où le Politique se décide tout doucement de ratifier la loi sur l’identification obligatoire des animaux de compagnie, il faut reconnaître à la puce électronique – le transpondeur – injecté de façon standard sous la peau du cou à gauche de l’animal, toutes ses qualités.
Le tatouage réalisé à la pince s’efface avec le temps. Le tatouage au dermographe est lui bien plus fiable, mais il nécessite une anesthésie, que seul le vétérinaire peut légalement réaliser. Le transpondeur s’injecte de façon stérile, c’est donc une activité réservée, elle aussi, aux vétérinaires. Et pour être lu, le transpondeur nécessite un appareil décodeur.
L’obligation d’identifier les animaux changera-t-elle le comportement des propriétaires?
Il y a fort à parier que oui. Je parlais dans une rubrique antérieure de l’irréalisme d’interdire des races de chiens et du réalisme d’identifier les chiens agressifs et de pouvoir les suivre au cours de leur vie de chien dangereux ou tout au long de leur thérapie. Le propriétaire d’un tel chien dangereux, récidiviste, sera susceptible d’être poursuivi au niveau judiciaire s’il n’a pas protégé la société des agissements de son animal. De même il est possible que les assurances refuse au propriétaire d’un chien mordeur récidiviste le bénéfice de l’inclusion dans la police de sa responsabilité civile familiale.
C’est , je l’espère, sur les abandons qui se comptent chaque année en dizaines de milliers, que l’application de la loi sur l’identification obligatoire, devrait induire des changements. Chaque animal abandonné permettrait d’identifier le propriétaire responsable et de le poursuivre légalement et pénalement.
La grande question, avec ce type de lois en Belgique, c’est de savoir qui va contrôler si chaque animal est identifié et quelles seront les poursuites éventuelles. Car une loi n’a de valeur que quand elle est réellement mise en pratique. Faudra-t-il que les vétérinaires vérifient systématiquement l’identité de chaque animal consulté? Devront-ils signaler les manquements? Les assurances n’assureront-elles que les chiens en ordre d’identification?
Il y a à ce jour plus de questions que de réponses.
Abandon et adoption
L’été approche avec, comme chaque année, l’expectative de trouver à chaque coin de bois un chien abandonné, errant – et les SPA vont regorger d’êtres malheureux dont les propriétaires ne veulent plus. D’autres propriétaires, au grand cœur, vont adopter certains d’entre eux (50% des chiens, seulement 20% des chats).
Pour un chien, pour un chat, quel est l’effet psychologique d’un abandon et d’une adoption? Les animaux de compagnie communiquent avec des rituels: chaque famille a ses propres habitudes, ses manies, ses rituels individuels: donner la patte gauche, ou la droite, ouvrir la porte à une inclinaison de tête, … Ces rituels permettent de bien se comprendre. Ils sont apaisants. Lors d’un changement d’habitat, de propriétaires, l’animal perd tous ses rituels et doit en acquérir d’autres. Cela lui prend de 3 à 6 semaines, pendant lesquelles il est anxieux. Après 6 semaines, il commence à retrouver une certaine forme d’apaisement et exprime alors sa personnalité avec plus de clarté.
C’est à ce moment que l’amour ou les problèmes commencent!
Dr Joël Dehasse