Mouvements répétitifs
Croquette, une bergère allemande, tourne sur elle-même 5 heures par jour. Pistache, une cavalier King Charles, tente d’attraper des mouches volantes; le problème, c’est que ces mouches n’existent que dans son imagination. Rox, le fox, saute sur place comme s’il était monté sur des ressorts. Bob, le chat roux, guette sa queue et tente de la capturer; l’espiègle queue s’échappe, alors Bob tourne de plus belle et finit par lui asséner un coup de crocs.
Quelle est donc la maladie qui affecte ces chiens et ces chats?
Il existe de nombreuses maladies qui s’expriment, entre autre, par des mouvements répétitifs. Ces mouvements complexes, répétés, semblables, sans fonction évidente, qui ne s’arrêtent pas aisément, et qui perturbent l’activité générale des animaux, sont appelés stéréotypies . On retrouve les stéréotypies dans des affections très diversifiées, comme le syndrome du chien hyperactif, l’anxiété, etc. mais aussi dans des affections neurologiques, comme les atteintes cérébrales, d’origine infectieuse, traumatique, tumorale, …
Affections
Les chiens hyperactifs, qui ont un très mauvais contrôle de leurs mouvements et de leurs morsures, qui sont sans cesse aux aguets, qui apprennent avec difficulté (parce qu’ils sont distraits) et qui dorment peu, en somme les chiens très nerveux, présentent souvent des tournis : ils tournent sur eux-mêmes comme des toupies et tentent d’attraper leur queue. Leur couper la queue ne change rien au tournis. Par contre il convient de les mettre très rapidement sous médication régulatrice, afin de les guérir. Attendre ne fait que diminuer les chances de guérison.
Les chiens et les chats anxieux, inhibés, présentent souvent de l’automutilation par léchage ou rongement de certaines parties corporelles: les pattes chez le chien, l’extrémité de la queue ou l’ensemble du pelage chez le chat. C’est une autre médication qui sera cette fois efficace.
Les chiens placés en chenil – pauvre en stimulations – et les chiens mis au dressage sous contrainte – rigide, exigeant – développent souvent des mouvements répétitifs, comme des déambulations, des marches sans arrêt le long d’un trajet fixe, qui creusera des sillons dans le sol des jardins. C’est un enrichissement du milieu de vie et l’arrêt du dressage forcé au profit d’une éducation douce et renforçante, qui seront salutaires.
Chien schizophrène
Certains chiens qui produisent des stéréotypies semblent dissociés de notre réalité. Ils souffrent d’hallucinations, ne répondent que très mal à nos demandent d’interaction lorsqu’ils sont en crise, sont hébétés à d’autres moments. Leur pathologie a commencé bien souvent à la puberté ou par après. Ces chiens souffrent d’une maladie grave et incurable que le vétérinaire français Patrick Pageat a nommée « Trouble dissociatif » et qui est très semblable à la schizophrénie humaine. Tout comme chez ces derniers, l’image au scanner du cerveau de ces chiens, montre des anomalies.
Un grand pourcentage de ces chiens peut survivre à condition d’un traitement médical continu.
Un trouble de la chimie du cerveau
Les chiens et les chats qui présentent des stéréotypies souffrent d’une sérieuse perturbation de la transmission chimique entre les cellules cérébrales. On incrimine la dopamine et la sérotonine. Les médicaments régulateurs de ces deux neurotransmetteurs sont actuellement les plus efficaces. Bien entendu, la prescription d’un médicament se fera après l’établissement d’un diagnostic le plus précis possible, par un vétérinaire expert en comportement. On comprend la nécessité de recourir à un vétérinaire; il faut vérifier toute atteinte du cerveau. Traiter rapidement permettra d’obtenir un maximum de chances de guérison. Ces animaux sont très peu sensibles aux influences de l’environnement; dès lors les techniques éducatives ont peu d’effet et sont une perte de temps. Une fois le chien rééquilibré par un traitement approprié, les techniques d’éducation s’avéreront intéressantes.